La Guerre d’Indochine est un terme générique qui désigne généralement la première d'une suite de trois guerres :
La Guerre d’Indochine est un terme générique qui désigne généralement la première d'une suite de trois guerres :
Cet article se consacre à la première de ces guerres
À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le Viêt Nam a déclaré son indépendance le 2 septembre 1945 à Hanoi et la France, libérée et refaite, a tenté de recoloniser l'Indochine française pour reconstituer son empire. Dans l'imbroglio indochinois de 1945-46, les négociations d'un "modus vivendi" ont échoué et d'incidents en incidents, la tentative de reconquête de la Cochinchine (Sud Viêt Nam) par un détachement français s'est étendue à une guerre qui est un état de droit. D'autre part, la Guerre d'Indochine est aussi un exemple de guerre psychologique sur le plan de l'histoire.
En 1884, la France réunissait la Cochinchine, l'Annam, le Tonkin, le Laos, et le Cambodge au sein de l'Indochine française.
Mais durant la Seconde Guerre mondiale, l'occupation japonaise montra aux Vietnamiens les faiblesses de leur colonisateur : l'administration française, maintenue pendant un temps, dut se mettre au service du nouvel occupant. Ceci contribua probablement au développement du nationalisme et à la déclaration d'indépendance en 1945, après le retrait japonais.
La France reconnaît dans un premier temps l'indépendance du Viêt Nam tout en le maintenant dans l'Union française. Mais dans un deuxième temps, les Français proclament une république de Cochinchine, provoquant des troubles qui aboutissent à la guerre d'Indochine. Une simple chronologie en anglais est disponible : [1] plus stricte, rigoureuse, complète et avec des dénominations et datations exactes.
La France envoie un corps expéditionnaire pour maintenir son contrôle sur sa colonie indochinoise, en soutenant le gouvernement fantoche de l'empereur Bao Dai contre le mouvement d'indépendance mené par le leader communiste Hô Chi Minh (« Oncle Hô »).
Le CEFEO (Corps Expéditionnaire Français en Extrême Orient) a été constitué principalement de troupes coloniales d’Afrique.
Le
scandale des piastres avec une monnaie surévaluée.
Après que les forces communistes, ou Viêt-Minh, ont vaincu l'armée française à la bataille de Diên Biên Phu en 1954, au cours de laquelle la France a envoyé des troupes dans une cuvette à un sol plat permettant de s'installer sur un ancien aérodrome japonais pour une confrontation classique sans avoir la puissance de feu suffisante, les colonies acquièrent leur indépendance.
Toutefois, d'après les accords de paix de Genève, le Viêt Nam a été divisé, temporairement, en une entité communiste au Nord (avec pour capitale Hanoi) et une non-communiste (que certains espéraient démocratique) au Sud (capitale, Saigon). Le pays devait être réunifié après des élections prévues en 1956. Malheureusement ces élections n'ont jamais eu lieu et l'état de guérilla qui s'ensuivit conduisit le pays à la Deuxième Guerre d'Indochine ou guerre du Viêt Nam suivie, de suite, à la Troisième Guerre d'Indochine de quelques semaines.
La réunification eut lieu bien plus tard, mais par la force, lors de l'attaque du Viêt Nam Nord sur le sud et la réaction américaine.
La nécropole des guerres en Indochine se trouve à Fréjus; environ 34 000 noms y sont inscrits.
Paul Mus, dans Viêt Nam, sociologie d’une guerre (Seuil, Paris, 1852), a commencé par évoquer une « géopolitique vietnamienne » (pp. 13-22) suivie d'un « mandat du ciel et d'une politique vus d’un village vietnamien » pour décrire le contexte culturel à partir d’une « sociologie des noms propres » ou une certaine façon de s’entendre et de se disputer. Il rapporte le contenu de cette pancarte plantée sur la rive de Ga Ong et relevée par une des canonnières françaises (lors de la conquête coloniale) en 1862. http://www.carnetsduvietnam.com/web/paul-mus.htm
Les négociations sabotées du Président Hô Chi Minh à Paris en 1946 pour un "modus vivendi" avaient aussi ce ton de modération et de détermination du patriotisme vietnamien :
« Texte admirable à tout égard par l’élévation du coup d’œil, la concision, la décision, l’acuité de l’alternative. » (Thanh H. Vuong, ibid. p. 587, 1986)
La promesse du Président Hô Chi Minh en 1946 a été tenue quand, après la capitulation inconditionnelle de la garnison française de Dien Bien Phu et les Accords de Genève, toutes les forces françaises se sont retirées du Viêt Nam en 1955, tout comme les forces terrestres étatsuniennes en 1973.
« Général par nécessité et professeur d’histoire pour la pitance », Vo Nguyen Giap relate l’histoire du Viêt Nam comme une suite de guerres de libération.
« Et on pourrait resservir l’avertissement lancé par Paul Valéry à l’effet que l’histoire soit la plus dangereuse des alchimies de l’intellect, comme fabulation pour mythifier le passé (muthos: fable), rationaliser le présent (dans la signification freudienne d’auto-justification a posteriori et de construction névrotique) et mystifier l’avenir. » (Thanh H. Vuong, Les colonisations du Viêt Nam et le colonialisme vietnamien", dans "Études Internationales", p. 546, Vol. XVIII, No.3, septembre 1987).
Avec l’Armistice de 1940 et l’État français de Vichy, l’Indochine française a été plongée dans sa solitude sous le protectorat français, lui-même protectorat japonais où les armées japonaises pouvaient circuler librement de la frontière de Chine jusqu’au Siam (renommé en Thaïlande en 1939) qui était l’allié du Japon et d’où partait le chemin de fer de Birmanie (le pont de la rivière Kwai se trouve toujours en Thaïlande). L’État français de Vichy s’est soumis à l’Allemagne nazie en Europe, comme au Japon militariste en Indochine, sous la gouvernance vichyste de l’Amiral Decoux.
Sur la ligne de front et dans les usines de France, pendant la Première Guerre mondiale, il y avait des Annamites (du nom donné aux Vietnamiens jusqu’en 1945). Prononcer le mot Viêt Nam était passible de la guillotine sur la place publique. Dans les années 1920, avec la révolte de Vinh et la mutinerie de Yen Bay évoquées dans le film français "Indochine", les bagnes de Poulo Condore ont transformé en communistes des nationalistes de toute tendance. http://www.radioislam.org/totus/1963-1980/100Musobprivil.a.html
Le coup de force japonais du 9 mars 1945 a nettoyé de toute l’Indochine française l’Administration et l’Armée françaises coloniales et a créé un vide vite comblé par le PCI qui s’est sabordé au profit de le Front uni pour l’Indépendance du Viêt Nam, plus connu sous la contraction de "Viet Minh" du "Viêt Nam Doc Lap Dong Minh Hoi".
Les Japonais, maintenant maîtres de fait de l’Indochine française, ont invité Sa Majesté Bao Dai, détrôné par les Français, à reprendre son trône. Celui-ci, non sans grandeur, a refusé en déclarant préférer être simple citoyen d’un pays libre plutôt que souverain d’un pays subjugué.
Le 2 septembre 1945, à Hanoi, sur la place Ba Dinh, en une cérémonie au rituel confucéen avec tous les corps constiués, Hô Chi Minh a lu la déclaration d’indépendance dont le préambule est emprunté à ceux de l’indépendance des Etats-Unis et de la Révolution française. À côté de Vo Nguyen Giap se tenait le Major Archimedes Patti du Détachement 101 de l’OSS (Office of Strategic Services) des États Unis qui chantait l’hymne national de la toute jeune République Démocratique du Viêt Nam qui vient de naître et qui saluait du poing levé.
L’empereur Bao Dai a choisi d’être "conseiller spécial" du premier gouvernement de la République Démocratique du Viêt Nam, assurant ainsi sa continuité et sa légitimité.
« Tous les hommes sont nés égaux. Le Créateur nous a donné des droits inviolables: le droit de vivre, le droit d'être libre et le droit de réaliser notre bonheur.
Cette parole immortelle est tirée de la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique en 1776. Prise dans un sens plus large, cette phrase signifie : Tous les peuples sur la terre sont nés égaux, tous les peuples ont le droit de vivre, d'être libres. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de la Révolution française de 1791 proclame également: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »
Ce sont là des vérités indéniables.
Et pourtant, pendant plus de quatre-vingt années, les impérialistes français, abusant de leur "liberté, égalité, fraternité", ont violé la terre de nos ancêtres et opprimé nos compatriotes. Leurs actes vont à l'encontre des idéaux d'humanité et de justice. (...) À l'automne de l'année 1940, quand les fascistes japonais, en vue de combattre les Alliés, ont envahi l'Indochine pour organiser de nouvelles bases de guerre, les impérialistes français se sont rendus à genoux pour leur livrer notre pays. Dès lors, notre peuple, sous le double joug japonais et français, est saigné littéralement. Le résultat a été terrifiant. Du Quang-tri au Nord, 2 millions de nos compatriotes sont morts de faim dans les premiers mois de cette année. Le 9 mars, les Japonais désarmèrent les troupes françaises. De nouveau, les Français se sont enfuis ou bien se sont rendus sans condition. Ainsi, ils n'ont été nullement capables de nous "protéger"; bien au contraire, dans l'espace de cinq ans, ils ont par deux fois vendu notre pays aux Japonais. Avant le 9 mars, à plusieurs reprises, la Ligue du Viet-Minh a invité les Français à se joindre à elle pour lutter contre les Japonais. Les Français, au lieu de répondre à cet appel, ont sévi de plus belle contre les partisans du Viet-Minh. Ils sont allés jusqu'à assassiner un grand nombre de nos condamnés politiques incarcérés à Yen Bay et à Cao Bang lors de leur débandade.
Malgré tout cela, nos compatriotes ont continué à garder, à l'égard des Français, une attitude indulgente et humaine. Après les événements du 9 mars, la Ligue du Viet-Minh a aidé de nombreux Français à traverser les frontières, en a sauvé d'autres des prisons nipponnes et a, en outre, protégé la vie et les biens de tous les Français.
En fait, depuis l'automne de 1940, notre pays a cessé d'être une colonie française pour devenir une possession nipponne.
Après la reddition des Japonais, notre peuple tout entier s'est levé pour reconquérir sa souveraineté et a fondé la République Démocratique du Viêt Nam.
La vérité est que nous avons repris notre indépendance des mains des Japonais et non de celles des Français.
Les Français s'enfuient, les Japonais se rendent, l'empereur Bao-Dai abdique, notre peuple a brisé toutes les chaînes qui ont pesé sur nous pendant près de cent ans pour faire de notre Viêt Nam un pays indépendant. Notre peuple a, en même temps, renversé le régime monarchique établi depuis des dizaines de siècles pour fonder la République.
Pour ces raisons, nous, membres du gouvernement provisoire représentant la population entière du Viêt Nam, déclarons n'avoir plus désormais aucun rapport avec la France impérialiste, annuler tous les traités que la France a signés au sujet du Viêt Nam, abolir tous les privilèges que les Français se sont arrogés sur notre territoire.
Tout le peuple du Viêt Nam, animé d'une même volonté, est déterminé à lutter jusqu'au bout contre toute tentative d'agression de la part des impérialistes français.
Nous sommes convaincus que les Alliés, qui ont reconnu les principes de l'égalité des peuples aux Conférences de Téhéran et de San Francisco, ne peuvent pas ne pas reconnaître l'indépendance du Viêt Nam.
Un peuple qui s'est obstinément opposé à la domination française pendant plus de quatre-vingts ans; un peuple qui durant ces dernières années, s'est décidément rangé du côté des Alliés pour lutter contre le fascisme ; ce peuple a le droit d'être libre, ce peuple a le droit d'être indépendant.
Pour ces raisons, nous, membres du gouvernement provisoire de la République démocratique du Viêt Nam, proclamons solennellement au monde entier: Le Viêt Nam a le droit d'être libre et indépendant et, en fait, est devenu libre et indépendant. Tout le peuple du Viêt Nam est décidé à mobiliser toutes ses forces spirituelles et matérielles, à sacrifier sa vie et ses biens pour garder son droit à la liberté et à l'indépendance. »
La reconquête coloniale française a commencé l’été de 1945 qui a vu une famine épouvantable et mémorable. Traditionnellement, le riz du Sud venait falre la soudure entre deux récoltes au Nord. Les destructions et le pillage des Japonais ont diminué la quantité de la récolte et la pénurie des moyens de transport n’a pas permis de faire venir le riz du Sud.
À la capitulation japonaise, il a été prévu pour l’Indochine française la séparation en deux zones de désarmement des troupes japonaises par les Chinois nationalistes de Chang Kai Shek au Nord et les Britanniques au Sud qui étaient venus avec un détachement français dans leurs bagages. Hanoi se trouvait devant un dilemme au milieu de la famine : l’arrivée des Chinois par le Nord et l’arrivée des Français par le Sud où la petite guerre des pauvres ou guerrilla des groupes d’autodéfense faisait rage. En réponse à ce dilemme, le Président Hô Chi Minh avait des mots dignes de Henri le Béarnais, disant préférer humer un peu le derrière des Français plutôt que de manger toute sa vie la merde des Chinois. Ainsi, les troupes françaises débarquaient au port de Haiphong et entraient dans Hanoi sous la conduite du Général Leclerc sans tirer un coup de feu grâce aux négociations préconisées par Leclerc qui allait jusqu’à recommander à Paris de lâcher le mot "Doc Lap" (indépendance), pendant que dans le Sud, l’Amiral Thierry d’Argenlieu sabotait les négociations en déclarant l’indépendance de la Cochinchine.
Selon l’expression du Président Hô Chi Minh : « Rien n’est plus précieux que l’Indépendance et l’unité » ("Khong co gi quy hong Doc Lap, Tu Do", dans le texte vietnamien). La guerre devenait inévitable, malgré des tentatives de négociations. L’indépendance du Viêt Nam était hypothéquée par la menace de la venue prochaine des troupes chinoises nationalistes de Chiang kai Shek au Nord et par les combats contre les troupes françaises au Sud. De négociations truquées en négociations sabotées jusqu’en 1946, la voie de la guerre était ouverte, À la demande vietnamienne d’indépendance et d’unité, la France répondait par la Fédération Indochinoise dans le cadre de l'Union Française, Fédération Indochinoise du Cambodge, Laos avec un Viêt Nam amputé de sa partie méridionale, la Cochinchine. Les forces françaises sur place en Indochine, en 1946, étaient trop fortes pour que la France puisse résister à la tentation de s’en servir; et cependant, elles ne l’étaient pas suffisamment pour empêcher le Viet Minh d’essayer de résoudre définitivement l’impasse politique en rejetant les Français à la mer. Le déchaînement de la guerre d’Indochine remonte probablement à cette seule estimation erronée des deux côtés. Pour Bernard B. Fall, le départ de la Première Guerre d’Indochine fut une erreur de calcul du rapport des forces physiques, tandis que pour Thanh H. Vuong (pp. 589-590, 1986), il a été une erreur de calcul des intensités psychique et éthique du Devoir et Vouloir dans le "hiatus de crédibilité" (credibility gap).
Une deuxième forme est dans l’obsession de la matière-énergie du Pouvoir de la quincaillerie des armes, reprise avec la première dans la Deuxième Guerre d'Indochine de réunification.
Ce hiatus de crédibilité révèlait un écart culturel considèrable entre la verbomotricité flamboyante qui compense une faible capacité d’action, du sentiment d'infériorité en psychologie individuelle, et l’humble tenacité du paysan " annamite", sûr de lui-même, dans sa longue marche du Fleuve Rouge au delta du Mékong, assimilant et "vietnamisant" à son mode vie, par le sabre et lacharrue, les populations antérieures de civilisation égale et voire supérieure, comme le témoignent leurs tours de guet, fortifications et ouvrages d’hydraulique agricole.
D’autre part, dans la relation entre Crise et conflit, l’intention d’hostilité française s’est manifestée par une suite de sabotages des conférences et accords pendant que les combats se fussent poursuivis là où ils ont commencé dans le Sud.
Le 23 novembre 1946 s’est produit le bombardement français sur Hai Phong. À l'instigation de l'amiral Thierry d'Argenlieu, les troupes du général Dèbes tentent de reprendre la ville d'Haï Phong au [Viet Minh (Front de l'indépendance du Viêt Nam). Les quartiers annamites et chinois sont rasés. L'attaque a entraîné la mort de 6 000 personnes. L'état de guerre en Indochine est définitivement instauré. http://perso.wanadoo.fr/jacques.morel67/ccfo/crimcol/node109.html
Le 19 décembre 1946.fut le début de la guerre d'Indochine, après que les troupes françaises fussent entrés dans Hanoi par négociation sans tirer un coup de feu, le Viet -minh emmené par Ho Chi Minh, le président de l'État libre du Viêt Nam depuis le 2 septembre 1945, se lance dans la reconquête de la ville de Hanoi. À 20 heures, la centrale électrique de la ville explose annonçant le début de l'insurrection. Des ressortissants français ont été massacrés et des maisons pillées. Ho Chi Minh a appellé tout le peuple vietnamien à se rebeller contre la présence française:
Ces passions forment le couple du Vouloir avec le Devoir dans le complexe ou enchevêtrement du Devoir, Pouvoir, Savoir et Vouloir dans une guerre psychologique venue à maturité que furent les trois guerres d’Indochine. La partie vietnamienne manquait tragiquement du couple Pouvoir et Savoir qui venait progressivement, par contre, la partie française manquait aussi tragiquement le couple du Devoir avec le Vouloir. Le Général Vo Nguyên Giap a avoué avoir appris la guerre en la faisant, tout comme l’Armée Populaire du Viêt Nam. N’ayant pas passé par une école de guerre, les Français ont longtemps à Giap le titre de "Général". Le hiatus de crédibilité se trouvait dans ces manques et lacunes.
Hô Chi Minh chercha alors le soutien des Etats-Unis par un télégramme à Harry S. Truman qui tournait le dos à la politique de décolonisation de Roosevelt. L’allié soviétique était devenu une dictature et l’impérialisme stalinien avec l’arme nucléaire sous la présidence de Truman dès 1947 avec le rideau de fer et le blocus de Berlin suivi de la victoire de Mao Zedong en Chine qui a amplifié la guerre de Corée. L’Indochine française de 1946 a été dans le tourbillon du début de la guerre froide qui constitue son contexte international dans lequel elle se situe. C’était dans ce cadre que les Etats-Unis se sont insinués en Indochine.
Aguerrie dans la guerre du peuple, l’armée du peuple se fondait sur la mobilité des dispersions d’évitement et concentrations de frappe pour compenser sa faiblesse matérielle. C’était le combat du tigre et de l’éléphant annoncé par Hô Chi Minh. Le tigre tapi dans la jungle allait harceler l’éléphant figé qui peu à peu se videra de son sang et mourra d’épuisement.
Cette fluidité permettait à la jeune armée populaire l’initiative du refus ou de l’acceptation des combats, de fixer ici et déplacer là les troupes françaises qui n’occupaient que les villes, les axes routiers, les voies d’eau et la ligne du chemin de fer trans-indochinois. Les pertes françaises devenaient de plus en plus grandes dans les attaques de convois de ravitaillement, de postes isolés et d’épuisantes patrouilles à la recherche d’un ennemi qui apparaît et disparaît comme des fantômes. Souvent, l’attaque d’un poste avait pour but la sortie d’une colonne de secours à détruire.
À la base de l’armée populaire étaient les troupes locales d’autodéfense des hameaux et villages. Ces troupes locales étaient à la fois l’académie militaire et l’école de guerre dont les membres méritants rejoignaient les troupes régionales qui opéraient dans des districts plus vastes. Une concentration de troupes locales pourrait prêter main forte à un élément des troupes régionales qui pourrait se disperser en troupes locales. Plus tard, les troupes régionales pourront passer à l’échelon supérieur des divisions lourdes des années 50 dans les grandes batailles de frontière de Chine et de Dien Bien Phu. C’était une guerre d’usure de l’enlisement très coûteuse et démoralisante pour l’armée française composée d’engagés volontaires, de la Légion Étrangère Française et des troupes coloniales d’Afrique. La reconquête coloniale s’est épuisée dans l’enlisement et a entrainé la lassitude dans l’armée française d’Indochine et dans le gouvernement français ainsi que l’opposition croissante en France après l’enthousisme de départ pour une “opération de police” facile. À cette structure militaire de l’ “État-garnison” se trouve la structure administrative des “hiérarchies parallèles” qui doublaient ou remplaçaient l’administration publique officielle selon l’une des trois catégories, de “zone occupée”, “zone contestée” ou “zone libérée”. C’était peut-être par cette administration publique des hiérarchies parallèles que la France a perdu l’Indochine française et plus tard l’État du Viêt Nam de Bao Dai et la RVN (République du Viêt Nam) de Hgo Dinh Diem. ‘L’État vietnamien de Saigon était comparable à l’État français de Vichy, tout comme la République du Viêt Nam de Saigon était comparable aux “Républiques de bananes” d’Amérique latine dans la suite des événements d’Indochine jusqu’en 1975 avec l’indépendance et l’unité retrouvées. Le gouvernement franças entrevoyait en 1948 un “contre-feu” en ramenant l’Empereur Bao Dai pour former le gouvernement d’un pays “autonome” sans affaires étrangères et sans forces militaires. La France a accordé à Bao Dai ce qu’elle a refusé à Ho Chi Minh deux ans plus tôt.
5 Juin 1948. L’ancien Empereur Bao Dai est ramené d’exil à Hong Kong pour former un gouvernement fantoche d’un Viêt Nam “indépendant”, transformant ainsi une guerre coloniale en guerre civile.
À la base de l’armée populaire étaient les troupes locales d’autdéfense des hameaux et villages. Ces troupes locales étaient à la fois l’académie militaire et l’école de guerre dont les membres méritants rejoignaient les troupes régionales qui opéraient dans des districts plus vastes. Une concentration de troupes locales pourrait prêter main forte à un élément des troupes régionales qui pourrait se disperser en troupes locales. Plus tard, les troupes régionales pourront passer à l’échelon supérieur des divisions lourdes des années 50 dans les grandes batailles de frontière de Chine et la Bataille de Dien Bien Phu. C’était une guerre d’usure de l’enlisement très coûteuse et démoralisante pour l’armée française d'Indochine composée d’engagés volontaires, de la Légion Étrangère Française et des troupes coloniales d’Afrique
La reconquête coloniale s’est épuisée dans l’enlisement et a entrainé la lassitude dans l’armée française d’Indochine et dans le gouvernement français ainsi que l’opposition croissante en France après l’enthousisme de départ pour une “opération de police” facile. À cette structure militaire de l’ “État-garnison” se trouve la structure administrative des “hiérarchies parallèles” qui doublent ou remplacent l’administration publique officielle selon l’une des trois catégories, de “zone occupée”, “zone contestée” ou “zone libérée”. C’était peut-être par cette administration publique des hiérarchies parallèles que la France a perdu l’Indochine française et plus tard l’État du Viêt Nam de Bao Dai et la RVN (République du Viêt Nam) de Ngo Dinh Diem. ‘L’État vietnamien de Saigon était comparable à l’État français de Vichy, tout comme la République du Viêt Nam de Saigon était comparable aux “Républiques de bananes” d’Amérique latine dans la suite des événements d’Indochine jusqu’en 1975 avec l’indépendance et l’unité retrouvées. Le gouvernement français entrevoyait en 1948 un “contre-feu” en ramenant l’Empereur Bao Dai pour former le gouvernement d’un pays “autonome” sans affaires étrangères et sans forces militaires. La France a accordé à Bao dai ce qu’elle a refusé à Ho Chi Minh deux ans plus tôt.
Cố Tổng Thống Ngô Ðình Diệm
Vua Bảo Ðại
5 Juin 1948. L’ancien Empereur Bao Dai est ramené d’exil à Hong Kong pour former un gouvernement fantôche d’un Viêt Nam “indépendant”, transformant ainsi une guerre coloniale en guerre civile.
Ainsi, une guerre coloniale a été transformée en guerre civile.
Cette mascarade a trompé aucun, à commencer par l’Empereur Bao Dai lui-même qui, avec grandeur et finesse, a signé les Accords franco-vietnamiens de son nom civique “Vinh Thuy”, n’engageant que lui-même, en tant que citoyen, et non pas de son nom dynastique “Bao Dai”, engageant ainsi tout le pays dont il était le souverain.
1949 fut le point tournant de la Guerre d’Indochine. L’arrivée de Mao Zedong à Pekin offrait un arrièe-pays au Viêt Nam jusqu’alors isolé sur les plans diplomatique et militaire et déplaçait de Berlin à Pekin la menace communiste ressentie par les Etats-Unis. La France a concédé à l’État du Viêt Nam les affaires étrangères et la création d’un “armée nationale” sous commandement français et agissant comme force supplétive. Le Général Nguyen Van Hinh (Vietnamien offiicier de l’armée de l’air française) ne s’y est pas trompé lorsqu’il a été pressenti pour être le chef d’état-major. La France a aussi reconnu l’indépendance du Cambodge et du Laos. Dans beaucoup de mesures et de perspectives, l’État vietnamien de Saigon était très proche de l’État français de Vichy. Les Etats-Unis ont reconnu l’État du Viêt Nam en 1950 avec le début de la Guerre de Corée, tandis que de nombreux États occidentaux le voyaient comme un État fantôche des Français et ne voulaient pas avoir affaire avec. Avec l’expertise acquise au combat et la disponibilité de l’équipement lourd en artillerie et camion pour ses divisions lourdes en appui aux troupes régionales et locales, l’armée populaire a infligé une série de déroutes aux troupes françaises dans la “haute région” de Cao Bang et Lang Son. C’était la “Bataille des Routes Coloniales” qui a semé la panique dans l’état-major français en Indochine et au sein du gouvernement français à Paris qui a envoyé en Indochne le Général Jean-Marie de Lattre de Tassigny pour redresser la situation en s’enfermant dans le delta du Fleuve Rouge et les grandes villes pour isoler l’adversaire qui a eu toute latitude de manœuvrer et de prendre des initiatives. Napoléon a déjà lancé l’avertissement à l’effet que “celui qui s’enferme dans ses retranchements perdra”.
Le “Roi Jean” a donné à la France l’illusion d’une victoire possible en s’enfermant dans les villes pour isoler le Delta des “Viet” par une ligne de défenses statiques, comme celle de Maginot avec des coups de main des troupes françaises pour repousser le “Viet” dans la jungle où ils préparent l’offensive suivante à une plus grande échelle.
Avec la guerre de Corée qui a attiré tout l’anti-communisme vers l’Extrême-Orient, la France a transformé sa guerre coloniale en croisade anticommuniste, cette fois-ci, pour la “Défense de l’Occident sur le Rhin et le Mékong”. Alors, la France a fait sa guerre d’Indochine avec le dollar américain et le sang des troupes françaises et coloniales. Le Président Harry S. Truman a signé avec l’État vietnamien les accords d’aide militaire que la France s’est chargée de mettre en œuvre Ainsi, les Etats-Unis ont mis le doigrt dans l’engrenage et continué cette aide militaire à l’État vietnamien, pour honorer ces accords, après le départ des Français de l’Indochine en 1955 Avec l’afflux du matériel militaire des deux côtés, les combats se sont intensifiés
En 1952, l’armée populaire lançait des attaques contre les fortins de la “Ligne de Lattre” derrière laquelle se sont retranchées les troupes françaises au moral gonflé à bloc par sur-estimation de soi. À la fin de cette année, le Général de Lattre de Tassigny mourut d’un cancer et fut remplacé par le Général Salan dit le “Chinois”. Tout en continuant les coups de main et les embuscades l’armée populaire s’est retirée pour se préparer à des opérations sur une plus grande échelle. Le Général Dwight D. Eisenhower devint Président des Etats-Unis en 1953 et fut le premier à avancer la “Théorie des dominos” et soutint la défense de l’Indochine contre le communisme. L’armée populaire fixait les troupes françaises par des combats de harcèlement . Le Général Navarre rapportait au gouvernement français qu’il n’y eût pas de possibilité d’une victoire militaire tout en promettant une grande offensive avec l’opération “Castor” qui est l’occupation de l’ancienne piste d’aviation japonaise de Dien Bien Phu pour verrouiller le passage au Laos de l’armée populaire. Comme Stalingrad qui a été le tombeau de l’armée allemande nazie, la Bataille de Dien Bien Phu fut le tombeau de l’armée française d’Indochine en 57 jours.
En position de faiblesse, la France a érté forcée de négocier les Accords de Genève pour mettre fin à la Première Guerre d’Indochine d’indépendance. Le mauvais traitement de ces Accords a conduit à la Deuxième Guerre d’Indochine ou Guerre du Viêt Nam de réunification, tout comme le mauvais traitement du Traité de Versailles de 1919, qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, a conduit directement à la Seconde Guerre mondiale.
Sur le plan historique, à grande échelle et à haute altitude, il y a un faisceau de similarités entre la Première Guerre d’Indochine d’indépédance du Viêt Nam et la Guerre d’Indépendance desÉtats Unis. Cette similarité a été soulignée par le télégramme du Président Hô Chi Minh au Président Harry S. Truman. De la Déclaration d’indépendance de la jeune République des États-Unis d'Amérique en 1776 à la reconnaissance par l’Angletrerre de cette indépendance avec ce Traité de Paris (1783) il y a eu la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique, du premier coup de feu à Lexington à la dernière Bataille de Yorktown, qui a duré 7 ans, comme approximativement la Première Guerre d’Indochine d’indépendance du Viêt Nam. L’indépendance des États Unis a été consolidée par la Guerre de 1812 ou “Deuxième Guerre d’Indépendance des États Unis d’Amérique”, comme l’indépendance du Viêt Nam été consolidée dans un Viêt Nam réunifiée après la “Deuxième Guerre d’Indochine” de réunification ou “Guerre du Viêt Nam”. D’autre part, la “Déclaration d’Indépendance du Viêt Nam, dans son préambule, contenait les mots éternels de Thomas Jefferson par Hô Chi Minh. Cette Première Guerre d’Indochine a été le prototype d’une suite de guerres de libération et le modèle de guerre psychologique.
Hồ Chí Minh Nguyễn Sinh Cung
Ainsi s’est exprimé Tom Paine pour la Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique(1775-1781) , du premier coup de feu de Lexington à la Bataille de Yorktown et le Traité de Paris (1783).
Ainsi s’est exprimé le Président Hô Chi Minh pour la Première Guerre d'Indochine d'indépendance d Viêt Nam (1945-1954), du premier coup de feu de Saigon à la Bataille de Dien Bien Phu et les Accords de Genève.
D’une façon plus large et plus profonde, on peut soutenir que les trois Guerres d’Indochine avec la Guerre de Corée soient des guerres chinoises. En effet, le premier geste du trône impérial de Pékin de la Chine réunifiée avec la République Populaire de Chine a été de récupérer les anciens royaumes tributaires en envahissant directement le Tibet et indirectement en aidant les Viretnamiens dans leur guerre d’indépendance et la Corée du Nord dans sa tentative militaire de réunification.
L’obssession du trône impérial des Han a été de retrouver la gloire, la grandeur et la prospérité chinoises anciennes d’une métropolole civilisatrice (Thanh H. Vuong & Jorge Virchez, pp. 32-41, 2004). L’ambition militaire était l’affrontement avec les États Unis par Coréens et Vietnamiens interposés et l’ambition économique du trône impérial de Pekin des années 49-59 était de dépasser la Grande Bretagne, alors 3ème puissance mondiale. Après la Troisième Guerre d’Indochine, les États Unis ont reconnu s'être faits manoeuvrer par Zhou Enlaï. Aux Accords de Genève de 1954, John Foster Dulles n'a pas tenu compte des avertissements de Pham Van Dong sur le contentieux sino-vietnamien depuis des millénaires et en rapport avec ces manoeuvres.
Pour approfondir encore.http://www.er.uqam.ca/nobel/r26645/publications.php
article extrait de Wikipédia fr